Je souhaite aujourd’hui parler des techniques de rhétorique qui consistent à s’attaquer à la personne qui énonce un argument, plutôt qu’à l’argument en lui-même. On parle parfois d’attaque « ad hominem » ou d’attaque « ad personam ».
Attention, on parle ici d’attaque rhétoriques et non d’attaques physiques.
Quand est-ce justifié ?
Il peut être justifié de confronter les propos d’une personne à ses actes. Lorsque ceux-ci sont en contradiction, on peut remettre en cause la sincérité de la personne, son engagement ou sa moralité.
Par exemple : une personne qui prône le véganisme alors qu’elle mange 3 beefsteaks par jour ne sera pas très crédible.
Quand est-ce injustifié ?
Dès lors que les propos de la personne et les faits qu’on lui reproche ne sont pas liés, il s’agit d’un argument fallacieux. Personne n’est irréprochable, et ce n’est pas parce que quelqu’un a fait quelque chose de mal qu’il ne peut pas avoir des arguments intéressants.
Exemple : Extrait du discours de Donald Trump au lancement de sa campagne
« Et je peux vous dire que certains des candidats, ils sont entrés, ils ne savaient pas que la climatisation ne fonctionnait pas. Ils ont transpiré comme des chiens. Ils ne savaient pas que la salle était trop grande car il n’y avait personne. Comment vont-ils battre ISIS ? »
Exercice : la prochaine fois que vous écoutez un débat entre deux personnalités politiques, comptez les arguments à la personne injustifiés !
Ce que cela nous apprend
Au cours d’une argumentation, il est toujours plus sain de se concentrer sur les arguments et non la personne qui les dit.
Lorsque quelqu’un s’en prend directement à une personne, c’est souvent parce qu’elle est à cours d’arguments.
Pour aller plus loin
- Wikipedia – Argumentum ad personam
- Wikipedia – Ad hominem (en anglais)
- Contrepoints – La différence entre attaques « ad hominem » et « ad personam »
- Cortecs – Petit recueil de 25 moisissures argumentatives pour concours de mauvaise foi
- Trump trashtalk: 7 attacks The Donald threw in his announcement speech